Nous préférons souvent laisser le lien amical se défaire plutôt que d’aller au clash. Pourtant, en amitié comme en amour, les ruptures sont parfois salutaires.
Guilia Foïs
Comme en amour, l’amitié suit un processus d’idéalisation et de désenchantement. Plus les attentes sont fortes, plus les sentiments sont intenses, et plus la chute est brutale. Une désillusion qui conduit à « une brouille véritable quand il y a eu trahison, ou à une lente prise de distance quand l’un et l’autre évoluent tout simplement de façon différente », explique la psychologue Béatrice Copper-Royer. Dans les deux cas, les mêmes mécanismes ont joué : à un moment donné, l’autre n’a pas été à la hauteur de ce que nous pensions de notre amitié ou il n’a pas été fidèle à l’image que nous avions de lui. L’amitié est « un pacte tacite d’égalité et de réciprocité, précise le psychosociologue Jean Maisonneuve(1). Un coup de canif à l’un de ces deux piliers, et c’est tout le contrat qui est rompu. »
Perdre un ami, une vraie souffrance
Mais pourquoi la rupture est-elle si douloureuse ? « Parce que l’on est dans la sphère de l’intime, dans le vif de soi, où tout est toujours passionnel, souligne la psychanalyste Danièle Brun. Mais plus que tout, cela fait mal parce que ça n’est pas prévu au programme, ça ne fait pas partie de l’idéologie, de la mythologie de l’amitié. » Les contes ne disent jamais ce qu’il se passe après l’incontournable « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ».
De la même façon, dans les romans, comme dans nos fantasmes, les amitiés connaissent peu de nuages. La sociologue américaine Jan Yager va plus loin et parle de « l’utopie romantique selon laquelle les amitiés ne devraient ni finir ni échouer » : le mythe de « l’ami pour la vie » a remplacé celui de « l’amour éternel ». « Sous l’influence d’une tonalité très proamitié, a surgi le fantasme de l’amitié éternelle, alors même que l’idéal de mariage éternel est devenu une réalité irréaliste », écrit-elle(2).
A une époque où les couples sont devenus plus fragiles, où l’on est de plus en plus « seuls dans la foule, l’amitié nous tient chaud, comble ce besoin de l’autre à côté de soi, renchérit Jean Maisonneuve. Et on s’y accroche d’autant plus ». D’où les souffrances ressenties lorsque l’on se sépare, d’où la difficulté à admettre l’échec. « La plupart des personnes que j’ai rencontrées minorent leurs ruptures et leurs souffrances, s’étonne le psychosociologue. Perdre ou rompre une amitié, c’est reconnaître que l’on s’est trompé ou que l’on a été trompé : c’est une grande blessure narcissique. »
Peut-on aller jusqu’à parler de deuil ? Oui, répond sans hésiter Béatrice Copper-Royer : « Perdre un ami, c’est perdre un peu de soi aussi, parce que l’on s’est construit ensemble. Avec lui, ce sont des années qui s’en vont, un chapitre de notre vie qui se referme. »
des séparations qui nous construisent
Quand la question de rompre se pose, comment faire ? Les psys sont unanimes : il n’existe ni normes ni règles en la matière. Si tant est qu’il s’agisse d’une amitié véritable. « Il faut couper court si le lien est malsain, si l’un domine ou vampirise l’autre, conseille Béatrice Copper-Royer. Mais là, il ne s’agit pas d’amitié, puisqu’il y a déséquilibre et non-réciprocité. Dans tous les autres cas, il faut peser le pour et le contre : une rupture franche me fera-t-elle plus de mal ou de bien ? Parfois, il est plus juste de laisser les choses se faire. Et quoi qu’il en soit, ne jamais entretenir une amitié à n’importe quel prix. »
Danièle Brun s’insurge pour sa part contre l’« idéologie du dialogue et la hantise du clash ». Comme dans tout sentiment, disait Freud, l’amitié est faite d’ambivalence, d’amour et d’hostilité. « S’il y a alliance, il y a trahison possible, poursuit la psychanalyste. Il faut pouvoir l’accepter. Les ruptures nous semblent toujours soudaines. En réalité, les failles se sont creusées sans que l’on s’en aperçoive. On a pu sentir des accrocs, mais on n’a pas voulu les voir, parce que ça n’était pas le moment, et c’est très bien comme ça. En parler pourrait tempérer les choses et retarder le conflit, mais sûrement pas l’éviter. La violence des sentiments fait partie de la vie psychique. Une rupture amicale renvoie à la rupture originelle : celle entre la mère et l’enfant. Or, celle-ci était bien nécessaire. »
S’il est évident que l’amitié nous aide à nous construire, les ruptures peuvent également nous faire avancer. Aussi douloureuses soient-elles, elles ont leurs raisons profondes, et leur raison d’être.
http://www.psychologies.com/Moi/Moi-et-les-autres/Amitie/Articles-et-Dossiers/Amitie-oser-rompre
Donc bonne chance à toi, que la vie te soit plus douce...et merci pour ces années d'amitiés, passons à autre chose maintenant, passons à d'autres personnes, visiblement je ne peux plus rien t'apporter, j'en suis désolée...fais attention à toi, parfois tu me fais peur, mais après tout qui suis je pour te dire ça?
Et oui, toi aussi tu m'as gonflée, mais j'ai eu la délicatesse de ne rien dire car je savais que tu n'allais pas bien...Puis ton amitié m'etait chère, je ne voulais pas te blesser.
Maintenant je n'ai plus la force de me justifier, j'ai envie qu'on me prenne avec mes défauts et mes qualités et les personnes à qui je ne plais pas et bien bon vent. J'ai passé ma vie a essayé d'être droite, honnete, fidèle, présente, bosseuse etc etc pour quel resultat? aucun donc je dis merde et je cris MERDE.
je savais que j'etais dans un tournant de ma vie, ca fait longtemps que le virage a commencé, je ne sais pas ce que ca va donner, j'ai peur parfois, peur de ne plus jamais etre aimée, peur de rester seule, et ton mail de lundi a accentué toutes ses peurs, je me suis dis "mais je ne vaux vraiment rien"...j'ai repris rdv chez la psy qui nous avez recus lui et moi en mars...
je passe à coté de l'essentiel? mais ca veut dire quoi????
Le pire dans tout ca : je me sens tellement mal que s'il m'appelait, là maintenant, je crois que je retomberai...